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Économie politique Médias |
Œuvres principales |
The Fur Trade in Canada Empire and Communications The Bias of Communication |
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Mary Quayle Innis (en) |
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Harold Innis ( – ) est un professeur canadien-anglais d'économie politique à l'université de Toronto et l'auteur d'ouvrages de référence sur les médias, la théorie de la communication et l'histoire économique du Canada. Malgré sa prose lourde et difficile, de nombreux spécialistes considèrent Innis comme l'un des penseurs canadiens les plus novateurs. Il participe au développement de la théorie des principales ressources qui avance que l'économie, l'histoire, la politique et la culture du Canada ont été fortement influencés par l'exploitation et l'exportation de ressources comme la fourrure, le poisson, le bois, le blé, les minerais et les combustibles fossiles[1].
Les travaux d'Innis sur la communication explorent le rôle des médias dans le façonnage de la culture et du développement des civilisations[2]. Il avança par exemple que l'équilibre entre les formes écrites et orales de communication contribua à l'épanouissement de la civilisation grecque au Ve siècle av. J.-C[3]. Il avertit cependant que la société occidentale est aujourd'hui menacée par de puissants médias contrôlés par la publicité et obsédés par l'« esprit présent » et la « destruction systématique, continue et impitoyable des éléments de permanence essentiels à l'activité culturelle[4]. ».
Innis posa les bases de la branche étudiant les sciences humaines et sociales d'un point de vue clairement canadien. En tant que directeur du département d'économie politique de l'université de Toronto, il travailla à la mise en place d'un cadre de spécialistes canadiens pour que les universités ne dépendent plus de professeurs américains et britanniques peu habitués à l'histoire et la culture canadienne. Il parvint à obtenir des sources de financement pour les travaux de recherche canadiens[5].
Innis tenta également de défendre les universités des pressions économiques et politiques. Il considérait que des universités indépendantes, en tant que centres de la pensée critique, étaient essentielles à la survie de la civilisation occidentale[6]. Son disciple et collègue universitaire, Marshall McLuhan, se lamenta de la mort prématurée d'Innis comme d'une perte désastreuse pour la compréhension humaine. McLuhan écrivit, « je suis heureux de penser mon propre livre La Galaxie Gutenberg comme une note de bas de page des observations d'Innis sur le sujet des conséquences psychiques et sociales de l'écriture et de l'imprimerie[7] ».